Ach bik ghodbana | Lamouni fi houbek | ||
Ain souda | Mahla klamek | ||
Alach tfakar fia | Megouani ya nour aini | ||
Ana mada bia | Nar fi galbi | ||
Ana nhab tounsia | Qlaqt ou mellit | ||
Ayounek chabou ldatek | Rah wensitou | ||
Chouft mradi | Staghramt b ghanja | ||
Essad mayhamlou had | Taalilet laaroussa | ||
Gad ma amalt maak | Tah tkhabel hazi hzamek | ||
Hajartani ya khay | Tesfar ou tetghereb | ||
Halilou | Ya hasra kif kounti sghira | ||
Hasna jarti | Ya fatma | ||
idha nebki mine el hijrane | Yali rajelha moghiar | ||
Kholtet las'hab | Ya rabbi hnini | ||
Layem kif errih fel berrima | Ya ness hmelt | ||
Lach tghir aliya | Zaghertou ala benti | ||
Lelguilla sidi khouya | Zine ritou achiya (Goudam dar lihoudi) | ||
Lamodate lamodate (1932) |
Cheikh El Afrit (الشيخ العفريت), de son vrai nom Isseréne Israël Rozio, né en 1897 à Tunis et décédé le 26 juillet 1939 à l'Ariana
Né dans le quartier juif de Tunis, son père Sallem Rozio est d'origine marocaine — il vient du village de Mghira près d'Agadir — et sa mère Story Khalfon est d'origine libyenne. Lorsque son père regagne le Maroc, sa mère reste à Tunis avec la charge supplémentaire de deux garçons et une fille nés de deux précédents mariages. De retour à Tunis, son père veut ramener son fils au Maroc mais ce dernier, qui a alors cinq ans, préfère rester avec sa mère dans le besoin.
Ne fréquentant jamais l'école, il vend les pâtisseries au miel préparées par sa mère à travers les ruelles du quartier juif pour aider à nourrir sa famille même si le maigre pécule qu'il ramène ne suffit guère. Aussi loue-t-il ses bras, comme d'autres enfants, pour moudre du café au pilon de bois dans une petite fabrique de torréfaction.
Grâce à sa mère, il apprend à chanter puis participe aux chorales des synagogues. D'anciens artistes juifs lui font partager leur savoir, ce qui permet au jeune Issim de se produire dans les concerts et galas publics et privés où il connaît le succès, notamment grâce à son interprétation de chansons tunisiennes aux paroles coquines. Pour se donner du cœur à l'ouvrage sur son lieu de travail, il fredonne des mélodies et sa voix force l'admiration de ses compagnons qui le surnomment affectueusement El Afrit (« Le Démon »), non dans le sens maléfique du terme mais dans celui de l'excellence dans son domaine, autrement dit « Le Génie », mot qui vient de jinn qui est un synonyme de afrit.