Chérif benrachi n'est autre que le petit-fils de Maâmar benrachi
إن الشريف بن راشي ليس سوى حفيد معمر بن راشي
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Constantine, capitale de la culture arabe 2015
L’histoire non écrite du zadjel
L’exposition «De Aswat à la Nouba» est l’occasion de rendre hommage aux interprètes du zadjel et du malouf de Constantine. Omar Bouhaouala, Maâmar Benrachi, Abdelkader Toumi Siyaf et Khoudja Benjelloul ont marqué l’histoire du chant constantinois sur une période qui s’étale sur un siècle.
Hommage leur a été rendu, mardi soir, à la maison de la culture Malek Haddad, à la faveur des débats autour de l’exposition «De Aswat à la Nouba», organisée à la faveur de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Abdelmalik Merouani, chercheur en patrimoine musical et musicien, s’est entouré de Khoudir Berrachi, Rabah Khetat, Mustapha Mesamri et d’autres pour évoquer le parcours de ces artistes. «Il faut écrire des livres sur ces artistes d’une autre dimension.
Nous essayons à travers ces débats de les faire connaître aux jeunes, d’évoquer leur contribution à la musique algérienne. Tout ce qui se dit ici est enregistré et sera publié sous formes de DVD et d’ouvrages. Il faut conserver tout cela pour la mémoire», a relevé Abdelmalik Merouani. Maâmar Benrachi, qui était dinandier aussi, fut le premier à fabriquer une derbouka en cuivre en Algérie. «Mon père préparait la louzia. Pour la musique, il avait un certain don. Je sais qu’il a appris le chant avec cheikh Akouak, cheikh Zemitou et Omar Bouhaouala», a souligné Khoudir Benrachi.
Au début des années 1950, Maâmar Benrachi était percussionniste avec les ensembles de Abdelkrim Bestandji et Omar Chaklab. Il a créé ensuite son orchestre aux côtés de Kadour Darsouni, Zouaoui Fergani et Hassouna Ali Khoudja. «Maâmar Benrachi maîtrisait autant le zadjel que le mahjouz ou le hawzi. Il était également compositeur. Il a, par exemple, mis en mode hcine un texte de Si Lakhdar Benkhlouf, qui n’était interprété qu’en sika à Constantine. Il était un artiste complet et a laissé un trésor. Il disait de cheikh Omar Bouhaouala qu’il était un véritable dictionnaire», a relevé Mustapha Mesamri.
Omar Bouhaouala, connu aussi par le surnom de Ferd Tabia, s’est distingué parmi les chanteurs de Constantine par sa maîtrise du zadjel, une poésie populaire, grande fille du mouwachah andalou qui a voyagé dans les pays arabes, changeant de couleur et de tonalité (pendant longtemps le zedjal était l’autre appellation du chanteur).
Pour Abdelmalik Merouani, le melhoun algérien est venu du zadjel. «Omar Bouhaouala connaissait plus de cinq cents poèmes zadjel. Il apprenait le texte uniquement à l’écoute. Malheureusement, nous avons perdu ces textes», a relevé un membre de sa famille. Abdelkader Toumi, autre grand nom de l’art musical du Constantinois, fut parmi les invités algériens au célèbre Congrès de la musique arabe du Caire de 1932.