Le regretté s'intéressait autant aux talentueuses plumes algériennes d'expression françaises, qu'il soit Djaout, Mekbel, Boucebci, Kateb, J.Amrouche … et son ami Dilem, un jeune caricaturiste qui lui inspirait l'humour, surtout l'audace et le courage. En effet, les empreintes de ces personnes illuminaient le parcours du Rebelle ; il se référait maintes fois à leurs idéaux - "Tu parles, tu meurs, tu te tais, tu meurs alors parles et meurs", "On veut nous emprisonner dans un passé sans mémoire et sans avenir" -
A propos des initiateurs des doctrines obscurantistes, l'exemple de Belhadj, Abassi Madani, Kebir…, Lounès avait la nausée à chaque fois que l'on en fait la moindre allusion. Depuis un très jeune âge, il manifestait publiquement son hostilité absolue à ces courants.
Ses positions étaient formelles face aux hordes du GIA ! Cette attitude a failli lui coûter la vie quelques années plus tard ! Le 25 septembre 1994, à 21h environ, il fut kidnappé par un groupe armé qui le surprit dans un café-bar, pas loin de Tizi-Ouzou.
Son enlèvement a bouleversé toute la Kabylie qui s'est solidarisée jusqu'à sa libération survenue le 10 octobre aux environs de 20h dans un café à Ait Yenni. Durant seize jours de séquestrations, Matoub a été condamné à mort par un tribunal islamique. Grâce à la mobilisation de la population, Lounès a retrouvé les siens sain et sauf. Cet enlèvement a suscité beaucoup de spéculations à tel point que certains l'accusent d'avoir monté un scénario lui-même pour se faire un nom et avoir une grande personnalité. Quelle absurdité ! Lounès a passé quinze nuits de séquestration pendant lesquelles il ne voyait que la mort - une mort atroce - devant ses yeux, se sentait parfois interpellé moralement pour essayer de se justifier et de prouver l'authenticité de son enlèvement. Matoub disait à propos de ces gens : « ceux qui parlent de mise en scène veulent me pousser à bout. Je les gêne tant sur le plan professionnel que politique. Ce sont des individus qui aiment vivre d'amalgames, de calomnies et de mensonges.»
Depuis, en dépit de ce qu'il a subi comme « torture » psychologique pendant sa séquestration et les menaces qui pesaient sur lui, il n'a pas cesser de chanter et de continuer son combat pour tamazight, pour la démocratie et contre l'intégrisme islamiste. Pendant ces moments cruels et sous l'autorité des terroristes, il demeurait inquiet pour son sort lui, qui est conscient du danger qu'il avait concouru. Il est jugé pour ses chansons, il racontait dans son livre rebelle qu'un procès s'est déroulé dans la forêt : « " C'est toi l'ennemi de Dieu." Je n'ai pas répondu. Ensuite, il a passé en revue tous ce qu'ils avaient à me reprocher. J'ai compris à ce moment-là que mon " procès " se préparait. En tête des chefs d'accusation, évidemment, mes chansons. " C'est à cause de tes chansons que la Kabylie est en train de sombrer dans le néant, c'est toi le responsable. " Je n'avais donc que d'autre choix que d'abandonner, je devais cesser de chanter. L'exemple, le modèle qu'ils me citaient sans cesse était celui de Cat Stevens, que tous appelaient de son nom musulman, Youssef Islam. Ce très grand chanteur avait décidé du jour au lendemain de quitter sa vie passée pour embrasser l'islam et rejoindre " les rangs du djihad " »
En revanche, on lui reprochait ses "blasphèmes" recommencés à l'encontre de l'Islam et du Coran, La chanson qu'il avait écrite après la mort de Boudiaf, L'Hymne à Boudiaf, lui a valu une interpellation particulièrement vive : " Comment as-tu pu écrire sur ce chmata, cette saleté ? Tu ne sais pas qu'il a envoyé dix mille de nos frères dans le Sud algérien dans des camps de concentration ? " cependant, ils l'ont mis au même pied d'égalité que Salman Rushdie. Enfin et après un long interrogatoire qui durait des jours, c'est-à-dire, le 10 octobre de la même année, ils le libérèrent en lui confiant un message aux Kabyles.
Lounès était aussi un fervent supporter de la JSK depuis longtemps, il a d'ailleurs composé plusieurs chansons sur le club kabyle, malgré que les dirigeants de la JSK n'étaient pas favorables à ce que ce club soit une tribune d'expression pour la revendication identitaire. Le jour de l'enlèvement de Lounès, un ami à lui, tenta vainement de persuader les dirigeant de la JSK de rompre la rencontre l'opposant à un club des Aurès (un autre club berbère), Il écrit dans son livre Rebelle : « Un ami est allé trouver la JSK pour demander aux responsables du club d'annuler la partie. Refus. Il a proposé alors que les joueurs portent un brassard noir à la mi-temps. Nouveau refus. Ou les responsables ne se sentaient pas concernés, ou ils craignaient d'éventuelles représailles. Ils ont souvent manqué de courage. La preuve : je leur avais demandé de sponsoriser le Mouvement culturel berbère lors d'un match important…». « Leur refus a été catégorique, sous prétexte que le danger était trop grand. Le danger terroriste, bien sûr. Les dirigeants de la JSK à mon sens, ne sont pas réellement sensible à la cause berbère. ».
Le 24 novembre 1994, Matoub a été l'hôte du directeur de l'UNESCO, en présence de nombreux hommes des arts, des lettres et des journalistes lui rendant hommage pour son combat pour la démocratie. A l'issue de cette
rencontre, Lounès a remis à son hôte le coffret complet de son œuvre. Aussi, en guise de reconnaissance et de récompense pour son combat pour la démocratie, il reçoit le 06 décembre de la même année, le Prix de la Mémoire qui lui a remis Madame Danielle Mitterrand à l'amphithéâtre de l'université de la Sorbonne à Paris. Il devient le chanteur le plus médiatisé. Sa popularité ne cesse de prendre de l'ampleur. Sa carrière de chanteur s'approfondit considérablement en faisant dans l'innovation artistique. Ses dernières productions parlent d'elles-mêmes tant sur le plan musical qu'à travers les textes.
En dehors de la France où il se produit très souvent, Lounès a animé un gala le 16 janvier 1993 à Montréal, à l'occasion du nouvel an berbère, puis à New-York le 20 janvier 1993 et en Californie le 13 mars de la même année.
En janvier 1995, il publie aux éditions Stock, à Paris, un livre sur sa vie qu'il considère comme un reflet de son parcours, il disait à propos de cela : « cet ouvrage est la somme de toutes les souffrances passées. Mon rapt, puis ma libération grâce à la mobilisation de la population a été le déclic qui déclenché le besoin d'écrire. C'était un moment important dans ma vie. Quand j'ai été blessé, la population a été pour moi d'un grand réconfort psychologique. Par contre le dernier épisode a été très fort, très douloureux. 15 nuits de séquestration c'est 15 morts consécutives. J'en garde encore des séquelles. C'est ce qui m'a motivé pour écrire ce livre. L'écrit reste comme un témoignage impérissable du péril islamiste auquel certains osent trouver des circonstances atténuantes et vont même jusqu'à le soutenir ».
Deux années après ce succès, en 1997 le rebelle rencontrera Nadia qui deviendra sa troisième femme, après Saadia. Le 25 juin de l'année suivante, revenant de Tizi-Ouzou, afin de rentrer chez lui en compagnie de sa femme et ses belles sœurs, Matoub Lounès fut lâchement assassiné par un groupe armé qui l'assaillirent en tirant sur son véhicule d'une bourrasque de balles de kalachnikov. Ainsi nous quitta à ne plus jamais le symbole de la chanson engagée d'expression kabyle. Tel un coup de tonner, l'information jaillissait de partout la Kabylie. Une grande révolte des populations de Lounès succéda à sa disparition…
Bouleversé par les événements, rattaché par la fidélité à son combat et contraint de mener sa vie telle que voulue pour cause d'insécurité, telle était la situation dont s'était retrouvé Matoub Lounès. C'est son choix ; « Moi j'ai fait un choix. Tahar Djaout avait dit : il y a la famille qui avance et la famille qui recule. J'ai investi mon combat aux cotés de celle qui avance. Je sais que je vais mourir dans un, deux mois, je ne sais pas. Si on m'assassine, qu'on me couvre du drapeau national et que les démocrates m'enterrent dans mon village natal Taourirt Moussa. Ce jour-là, j'entrerai définitivement dans l'éternité ».
De par ses textes, ses chansons, ses interventions…nul ne peut nier ni le talent de Lounès dans la chanson, ni son combat pour une Algérie debout, ni son militantisme zélé pour l'aboutissement de la revendication identitaire.
Dans son dernier album il reprend l'hymne national à sa manière, malgré les dangers qu'ils attendaient : « Je sais que ça va me valoir des diatribes, voire un enfermement, mais je prends ce risque, après tout il faut avancer dans la démocratie et la liberté d'expression »
Il était aussi un fervent défenseur du système fédéral qu'il considérait comme solution à tout les maux de l'Algérie : « Le régionalisme est une réalité politique, il s'agit de l'assumer dans un système fédéral. L'histoire a façonné le peuple algérien suivant des composantes distinctes, qui expriment aujourd'hui des aspirations contradictoires. Il faut diaboliser cette notion de fédéralisme qui est une forme d'organisation très avancée. Régionaliser, c'est donner plus de pouvoir aux régions. C'est pour le bien de tout le pays. Plusieurs exemples dans le monde montre l'efficience de cette forme d'organisation ».
Quelles que soient nos tentatives de faire valoir l'expression, les mots seront pauvres pour évoquer le sacrifice, et l'activisme de Matoub. Le moins qu'on puisse dire qu'on a perdu, un grand chantre, un vrai patriote, un véritable militant de la cause démocratique. Un Rebelle, tout court !
الحياة العاطفية لمعطوب لوناس في ذكرى اغتياله معطوب لوناس مثال للعزيمة والدفاع عن الحقرة والحب العفيف، الكثير من الناس على دراية بتفاصيل قصة معطوب لوناس الحكومة واغاني الحقرة وغيرها من المواضيع الاجتماعية التي طالما ندّد من خلالها معطوب لوناس على الفساد، لهذا اكتسب قاعدة جماهيرية من جميع الاعمار والجنسيات، وحتى الجنس اللطيف كان من أشد محبّيه. ارتأينا من خلال هذه الأسطر القليلة أن نتطرق إلى الجانب الرومانسي والعاطفي للفنان القبائلي معطوب لوناس. ...وكانت البداية مع "جميلة مولة" التي تعرف عليها في دشرته "ثاوريرث موسى" أحبها بعفة وتزوجها لكن شاءت الاقدار ان يتعرض إلى حادث اطلاق نار في 1980 مما تتطلب منه اجراء العديد من العمليات الجراحية أدت إلى اصابته بالعقم، منذ ذلك الحين، أصبح يفكر في الطلاق من محبوبته "جميلة" لأنها تحب الاطفال وهو لا يستطيع تلبية لها ذلك. وكان الفراق نهاية قصة جميلة ومعطوب، بعدها اطلق اغنية "ترولا" تطرق من خلالها لقصته مع جميلة ومدى عشقه لها. وكان ما يقلق جميلة حسب يرويه مقرّبيه هو أنّ زوجها معطوب كان محبوب الجماهير من نساء ورجال وأطفال حيث كان منزله لا يخلو من الناس الذين يزورونه بعد الحادثة، فكانت دائما تشتكي من عدم رؤيته، وعدم دخوله مبكرا للمنزل بسبب كثرة الاصدقاء مما خلق نوع من المشاكل بينهما. وللاشارة توفيت جميلة في 08 فيفري 2015، عن عمر يناهز 50 سنة بعد صراعها مع مرض السرطان. حياة معطوب لوناس ما بعد جميلة يتحدث شهود عيان أن منذ طلاق لوناس و جميلة وزواجها من آخر بطلب من معطوب أصبح الاخير مهووس بها فعندما يسمع اسم جميلة في الشارع يرتعش بدنه. وهنا كانت بداية رحلته الغنائية ضد الحكومة والحقرة والفساد، تعرض معطوب لوناس للاعتداء مرة اخرى في اكتوبر 1988، كانت سببا في ظهور علاقة غرامية جديدة مع فتاة اسمها "سعدية" التي ساعدته للذهاب إلى فرنسا من أجل العلاج، فتزوجها لكن هذه العلاقة لم تدم طويلا و أضحت نهايتها الفراق .حينها اطلق عليها أغنية اسمها "المحنة". سنة 1997 خرج معطوب رفقة الميئات من الشباب في مظاهرة تأييدا للغة الأمازيغية، أين التقى بنادية وتزوّج بها...كانت آخر زوجة له وفاجأ المطرب جمهوره بأغنية "يهويام" التي غنّاها لنادية، التي تتحدث عن قصته مع نادية . هكذا كانت حياة معطوب لوناس العاطفية ..ذهب لوناس و اخذ حب جميلة الى قبره و لم تستطع لا سعدية و لا نادية ان تنسيه حبه الاول "جميلة"، لهذا لم تكن اغانيه تخلو من جميلة.