12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 10:37
Al fayçali 0 - ESS 1
Rois d’Arabie !

Stade : Amman-Stadium (Amman)
Affluence : nombreuse
Arbitres : Issam Abdelfatah, Walid Chabane, Sobhi Rached
Averts : Raho (23’), Keita (48’) Adiko (49’), Hadj Aïssa (78’), Yakhlef (79’), Bourahli (83’) (ESS). Khaled Nemr (35’) (El Fayçaïli)
But : Touil (45’+3) (ESS)

Al Fayçali
Louaï Laamayra, Mohamed Mounir, Mohamed Khemis, Mohamed Zaher (Mouad Aboukechk 46’), Haïder Abdelamir, Khaled Saâd, Khaled Nemr (Mouad Salim 76’), Hatem Akkal, Gaci Aboualia, Serradj Tael, Hadi Harama (Haytem Cheboul 64’)
Entraîneur : Adnane Hamed

ESS
Hadjaoui, Raho, Yakhlef, Maïza, Lamouchia, Benchadi, Keita, Adiko, Derradj (Hadj Aïssa 67’), Touil (Delhoum 74’), Bourahli (Ziaya 83’)
Entraîneur : Rabah Saâdane

L’Entente sétifienne s’est imposée jeudi soir au Amman-Stadium face à Al Fayçali par la plus petite des marges et remporte ainsi son premier titre majeur après dix années de disette. Tenu en échec à Sétif lors du match aller, la formation algérienne aura réussi le pari d’aller ramener le trophée de la lointaine Jordanie à la grande joie du public algérien qui fut dans son ensemble solidaire avec l’Entente sétifienne. Le match n’est pas modèle du genre, les deux équipes jouant la prudence. La partie débute pourtant sur un bon rythme, les Jordaniens imposent leur jeu et se veulent impressionnants de sérénité. Sétif, bien en place, attend derrière et construit,  attendant sans doute le moment propice pour aller planter une banderille. Khaled Saâd adresse un bolide des 20 mètres, Hadjaoui s’envole et détourne en corner. Les hostilités sont ouvertes. Le match s’emballe. Les Jordaniens exercent une très forte pression sur la défense sétifienne. Lamouchia, Keïta et Benchadi se démênent comme des diables au milieu du terrain pour essayer de stopper l’adversaire le plus loin possible de la cage de Hadjaoui. La bataille du milieu est alors engagée, les Jordaniens cherchent dès lors un passage par les ailes. Consignes strictes aux Sétifiens : fermer tous les passages et bloquer l’adversaire très haut. La situation est bloquée, les joueurs d’Al Fayçali se rendent comptent qu’ils sont loin des buts adverses et que les passages sont sévèrement gardés. Ultime recours, les longues balles aériennes en direction du point de penalty. Le jeu est haché. Les Sétifiens, visiblement bien en jambes, occupent tous les espaces et gagnent beaucoup de duels. C’est de bon augure pour la suite. A la demi-heure de jeu, les occasions de but se comptent sur les doigts d’une seule main. En prenant position au milieu du terrain, les Sétifiens vont tenter à leur tour de porter le danger dans la zone adverse. Yakhlef et Raho multiplient les appels de balles sur les ailes, ils sont servis. Al Fayçali éprouve de la peine à contenir les incessants assauts venus des ailles. Saâdane flaire le bon coup, il se lève et demande à ses joueurs de persister sur cette voie.  Le coup s’avérera gagnant. On joue le temps additionnel de la première mi-temps, Yakhlef s’envole sur le flanc gauche, il fait un appel, il est immédiatement servi, le Tlemcenien de l’Entente déborde et centre au point de penalty. Adiko, qui avait suivi, saute, mais ne peut reprendre. La défense jordanienne montre des signes de panique, mauvais renvoi. Derradj, le petit lutin, exécute alors un retourné acrobatique extraodinaire, il frappe dans une position impossible, Louaï Laamayra se couche, mais il ne peut intercepter la balle qui revient en jeu, surgit alors Touil qui reprend victorieusement. Sétif prend l’avantage. Deux secondes plus tard, M. Issam Abdelfatah siffle la fin de la 1ère mi-temps. La seconde période est une véritable bataille entre les deux équipes. Sétif va dresser une muraille derrière et opérer par des contres. A cours d’arguments tactiques, Al Fayçali va balancer de longues balles aréiennes dans l’espoir de contourner l’arrière-garde algérienne.  En vain. En opérant par des contres, les Sétifiens sont même à deux doigts de faire le break. Après quelques petites frayeurs de part et d’autre, M. Abdelfatah siffle la fin de la partie. Sétif est championne arabe. Elle l’aura amplement méritée.
Sidi Othmane Nedjmedine

Derradj a fait taire les critiques
Très critiqué lors du match aller par les fans sétifiens pour sa prestation moyenne, l’attaquant ententiste Yacine Derradj a réservé sa réponse sur le terrain en produisant jeudi dernier une partie de haute facture face à la formation jordanienne avec en point d’orgue un retourné acrobatique quyi a obligé Laamayra à relâcher le cuir, permettant à Touil de scorer. Une belle revanche pour Derradj lequel par sa prestation aura sans doute doute gagné l’estime et le cœur des Sétifiens. D’ailleurs, au coup de sifflet final, le joueur en question très ému n’a pas pu contenir ses larmes, même le président Serrar n’a pas réussi à le calmer. Ce n’est qu’une demi-heure plus tard que Derradj s’est calmé, soit après la cérémonie de la remise du trophée.

Amman sous le charme des Sétifiens
Les quelque cinq cents supporters sétifiens ont défilé dans la joie, jeudi soir, à travers les rues de Amman. Tous de noir et blanc vêtus, ces supporters ont pris d’assaut la principale artère de la capitale jordanienne et ont chanté et dansé sous le regard amusé des Ammanais qui, il faut le souligner, ont eu un comportement des plus honorable en dépit de la défaite. Escortés par un cordon de sécurité, ils ont principalement chanté l’inusable refrain algérien : «One, two, three, viva l’Algérie !» Une ambiance extraordinaire qui a ému plus d’un. Quelques heures plus tard, tout ce beau monde a été prié de rejoindre l’aéroport international d’Amman pour rentrer au pays.

El Heddaf et Le Buteur en direct au JT d’El Jazeera
Un de nos envoyés spéciaux en Jordanie, Samir Bechir, a été interviewé en direct par la chaîne d’information El Jazeera. Il était intervenu en direct des studios de la chaîne sis à Amman, lors du JT de midi (heure algérienne). Samir Bechir a, au cours de cette interview, répondu aux questions relatives au match retour  El Fayçali-ESS et sur le traitement de l’information par nos deux publications, El Heddaf et Le Buteur, de ce grand événement footballistique arabe.

Kassaman à plein poumon
Contrairement aux cérémonies protocolaires de part le monde, au cours de cette finale de la Ligue des champions arabe, il n’y a point eu d’hymne national de l’équipe visiteuse. Les éléments de la fanfare de la Garde royale hachémite ont exécuté l’hymne national jordanien et quitté le terrain juste après. C’est ce qui a fortement déplu aux centaines de supporters algériens. Mais qu’à cela ne tiennent, après avoir copieusement sifflé la fanfare au moment où elle sortait, pour exprimer leur mécontentement, les supporters sétifiens se sont levés comme un seul homme pour entonner à plein poumon Kassaman. Un moment de solennité qui a donné la chair de poule à plus d’un, surtout que les joueurs de l’ESS se sont tous mis au garde-à-vous en écoutant leurs supporters chanter en chœur l’hymne national. Il est utile de signaler le comportement exemplaire des supporters jordaniens qui ont observé un long silence dès que l’hymne national algérien était chanté par les supporters sétifiens.

45’+3, le Amman-Stadium s’enflamme
En dépit des rigoureuses fouilles au corps à l’entrée du stade, les Sétifiens ont pu faire entrer des fusées éclairantes (appelées à tort chez nous des fumigènes). On a pu compter des dizaines de ces fusées actionnées tout au long de la partie. Là où le spectacle fut vraiment impressionnant, c’est lorsque dans les temps additionnels de la première mi-temps, Farid Touil ouvrit la marque. Une vingtaine de ces fusées furent actionnées, à la grande joie des… supporters jordaniens qui n’ont jamais vu pareil spectacle en direct.

Un maillot géant dans les gradins
Ce qui était le plus remarqué dans les gradins réservés aux supporters sétifiens, c’est incontestablement ce maillot géant aux couleurs de l’Entente déployé par les fans de l’ESS. Impressionnés, les supporters d’El Fayçali se sont tus au moment où ce maillot immense a été déployé pour la première fois.

L’emblème national, une fierté
Les supporters de l’ES Sétif ont pratiquement tous ramené dans leurs bagages l’emblème national. Le drapeau vert et blanc, frappé du croissant et de l’étoile rouge, a été fièrement déployé tout au long de la partie. D’ailleurs, dans les gradins réservés aux supporters sétifiens, il y avait beaucoup plus de vert, blanc et rouge que du noir et blanc. Certains que nous avons abordés à ce sujet ont été catégoriques : «Oui, nous sommes de Sétif et sommes venus spécialement pour encourager notre équipe. Mais plus qu’Algériens que Sétifiens, l’emblème national est notre fierté. Aujourd’hui, c’est l’Entente sétifienne qui joue, certes, mais quelle Entente sétifienne si elle n’est pas avant tout algérienne !», nous ont-ils dit en chœur.

Le professionnalisme de Aïssa Madani
Notre confrère de la Chaîne I, Aïssa Madani, animateur de l’émission hebdomadaire «Studio el kora» s’est montré encore une fois professionnel, comme il l’a toujours était d’ailleurs. Au cours de l’émission, diffusée, une fois n’est pas coutume, à partir de Sétif, certaines personnes se sont permises de critiquer la façon de jouer de l’ESS, égratignant au passage l’entraîneur Rabah Saâdane. Ce qui a fortement déplu à Aïssa Madani qui a aussitôt replacé les débats dans leur contexte tout en précisant que le trophée est à Sétif et que l’heure n’est pas au règlement de compte, mais plutôt à la fête et à la joie.

Bouteflika envoie un message de félicitations
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a envoyé un message de félicitations à la délégation sétifienne après sa victoire en finale de la Ligue des champions arabe. Le président de la République a tenu à féliciter tous les membres de la délégation de l’ES Sétif, joueurs, entraîneurs et dirigeants, pour cette autre victoire de la jeunesse algérienne. Par ailleurs, le chef du cabinet de la Présidence, M. Kendil, a, au cours d’une conversation téléphonique avec le président Abdelhakim Serrar, félicité au nom du président Abdelaziz Bouteflika tous les joueurs sétifiens pour cette victoire.

700 DA pour se rendre au stade
Face au manque de transport (les taxis étant réquisitionnés par les étudiants qui allaient se rendre chez eux ce jour-là), les supporters de l’ESS ont dû débourser chacun 7 dinars jordaniens (l’équivalent de 700 dinars algériens) pour se déplacer de l’hôtel vers le stade pourtant pas si loin et qui se trouve en plein centre-ville. Les clandestins ont donc saisi l’opportunité pour dépouiller leurs clients.

Ittihad Djeddah,  le baromètre de la Coupe arabe
Comme ce fut le cas la saison dernière, il s’est avéré que l’équipe qui éliminait Ittihad Djeddah remporte la   Coupe de la Ligue des champions arabe. Tout comme   l’équipe tunisienne de Sfax qui avait remporté cette coupe l’année passée, l’ESS a pu mettre fin à l’aventure des Saoudiens au stade des demi-finales, pour ensuite remporter la finale face à l’équipe jordanienne d’El Fayçali. Par la force des choses, on est tenté de dire que Ittihad Djeddah est devenu le baromètre de cette Coupe arabe des champions.

L’Entente perpétue la tradition
Encore une fois, l’équipe de l’ESS a démontré face à Al Fayçali, jeudi dernier, qu’elle était redoutable lors des grands rendez-vous. Depuis sa création, l’Entente n’a jamais perdu une finale, en témoignent les six Coupes d’Algérie et la Coupe d’Afrique remportées par le club.  La finale de la Ligue arabe des champions n’a fait que confirmer la règle qui montre que l’ESS est imbattable lorsqu’elle atteint une finale d’une compétition nationale ou internationale. Une statistique qui, apparemment, n’a pas été prise en ligne de compte par la formation jordanienne laquelle s’est fait surprendre sur son propre terrain, alors qu’elle restait sur une victoire et deux matches nuls face aux Ententistes.

Ras-El Oued retrouve le sourire
Il est vrai que toute l’Algérie a été ravie du succès de l’ESS, mais c’est certainement la ville de Ras-El-Oued (50 km de Sétif) qui fut la plus heureuse. Ses habitants ont toujours été fidèles à l’Entente. La preuve, même à Amman, une large banderole fut accrochée au niveau des gradins du stade sur laquelle on pouvait lire «Ras-El-Oued toujours fidèle à l’ESS». Cette victoire des Noir et Blanc a donc fait retrouver à cette petite ville la joie des grands jours après près d’un mois d’émeutes et d’événements malheureux.

«Mabrouk Aâlina» revient de plus belle
Le refrain de la chanson de Driassa, «Mabrouk Aâlina, mazal mazal», a été repris en chœur par les supporters de l’Entente qui avaient scandé également «One, two, three, viva l’Algérie», non sans avoir remercié les joueurs auparavant pour avoir représenté dignement les couleurs nationales. Les fans de l’ESS avaient tous envahi le terrain, une fois la partie achevée. On a vécu une ambiance extraordinaire.

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